Rencontre avec Elisabeth Bouchaud, physicienne, comédienne et directrice du Théâtre La Reine Blanche, scène des arts et des sciences.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je suis entrée à l’Ecole Centrale de Paris après avoir fait des classes préparatoires scientifiques, puis j’ai décidé de faire de la recherche plutôt que de devenir ingénieure. J’ai donc complété ma formation par un Master (on disait “DEA”, à l’époque !) et une thèse de Doctorat en physique. Parallèlement, j’ai suivi des cours d’art dramatique au Conservatoire de Bourg-la-Reine / Sceaux. J’ai eu mon premier prix un an après mon doctorat !
Comment est né le projet du Théâtre La Reine Blanche, scène des arts et des sciences ?
L’envie d’avoir un lieu où exprimer ma passion pour le théâtre est un vieux désir chez moi ! Mais ce n’est pas si facile d’acheter un théâtre à Paris. Lorsque ce rêve est devenu réalité, il m’a semblé essentiel d’y partager aussi mon autre passion, celle pour la science. C’est ainsi qu’est née la “Scène des arts et des sciences”.
Comment envisagez-vous la relation entre les arts et les sciences ?
Il y a entre les sciences et les arts beaucoup de points de convergence. D’une part, les processus de création, dans les deux cas, sont très similaires, et requièrent, au-delà du savoir-faire technique, important dans les deux cas, les mêmes qualités de sensibilité, d’intelligence et d’imagination. D’autre part, et c’est une chose peu connue du grand public, les scientifiques sont véritablement amoureux de l’objet de leur recherche. Elle les obsède, et ils y sont violemment attachés affectivement. Il m’a donc semblé naturel de m’adresser avant tout à la sensibilité du public pour lui parler de science. Et la scène d’un théâtre, lieu de partage des émotions, est l’endroit idéal pour le faire.